C'est de l'abondance du coeur que la bouche parle

28
Jan 22

COMMUNIQUER #3: Pratique de résilience par cartes postales

par Claudia Linker (Monnet)

Dans la discussion sans tabou, l'optimisme du "ça ne sert à rien" se mêle, au moins depuis Omicron, à des relents de résignation. C'est pourquoi les exercices de résilience sont encore plus importants que d'habitude dans mes consultations et mes animations d'équipe de ces derniers mois.

J'avais déjà commencé à écrire cet article lorsqu'on m'a demandé des conseils à ce propos lors d'une réunion vidéo des Spitzenfrauen im Norden J'ai brandi le livre que je cite ici : “ Resilienz – Wie man Krisen übersteht und daran wächst “ (“ Résilience - Comment surmonter les crises et grandir grâce à elles “ –  non traduit en français, hélas, mais les éditions dauphin ont publié d'autres ouvrages de l'auteur)

Matthew Johnstone dit : "Apprenez l'art de la communication" et illustre ce conseil avec deux individus se faisant face pour de vrai.

Mais maintenant, c'est Omicron. C'est certes une excellente chose que nous puissions nous rencontrer par vidéo. Il est sûr aussi que les conférences vidéo nous resteront au-delà de la pandémie, puisqu'elles se sont avérées efficaces et préservatrices de l'environnement. Et puis, nous sommes devenus des professionnels de l'éclairage et du cadrage.

Mais c'est en même temps une communication réduite. " La fatigue zoom ", nous la vivons parce qu'il est beaucoup plus fatigant d'évaluer et de comprendre les personnes et les groupes avec lesquels nous ne sommes connectés que virtuellement. Nous sommes plus proches humainement lorsque nous sommes proches physiquement.

Ce n'est donc pas un hasard si le célèbre psychanalyste Hans-Jürgen Wirth a publié fin 2021 un article sur les conséquences potentiellement pathogènes de l'isolement. Trop peu de rencontres sont un danger pour la santé mentale. Nous pouvons toutes et tous le confirmer par notre propre expérience : pourquoi le cinéma nous manque-t-il ? Après tout, les films sont généralement disponibles en streaming.

La résilience, c'est accepter ce que nous pouvons changer et aussi ce que nous ne pouvons pas changer, déclare Johnstone. Je ne peux pas changer Omicron. Mais écrire à la main est une manière très efficace d'établir une proximité humaine. Wirth parle ailleurs du dialogue intérieur entre celui qui écrit et celui qui lit : " Même quand on est seul, il y a toujours quelqu'un de présent, même si ce n'est pas en chair et en os " (traduction de la citation par moi).

Je recommence donc à écrire davantage, des cartes postales plus précisément. Depuis des décennies, je les utilise dans mes formations, ateliers, coachings. Par exemple comme exercice “ brise-glace " : " Quelle carte correspond le mieux à vos attentes ? " Ou comme exercice de transfert : " Quelle carte vous motive à mettre en œuvre ce que vous avez appris ? Où la placez-vous ? Quelles pensées notez-vous dessus ? " Et également de manière tout à fait classique, pour remercier personnellement, féliciter, saluer.

Aussi longtemps que j'utilise des cartes postales dans le cadre professionnel, la recherche de nouvelles cartes me sert à combler les temps d'attente des trains de correspondance. Si un motif me fait sourire ou s'il convient à un sujet, j'en achète souvent un tas, assez pour au moins un séminaire. Entre-temps, j'ai accumulé beaucoup, beaucoup de restes. J'aime les utiliser pour surprendre des personnes qui me manquent.

Essayez-le donc vous-même : Une carte postale ou une lettre manuscrite au milieu du courrier habituel est une surprise, éveille la curiosité et déclenche probablement autant de plaisir à la lecture que vous en aurez idéalement ressenti à l'écriture. Ce qui nous permet de mettre en œuvre trois conseils de résilience :

Conseil n°1 :
Faites-vous plaisir en écrivant avec un stylo plume ou un autre bel instrument d'écriture. Appréciez l'écriture en elle-même et entraînez-vous ainsi à vous réjouir des petites choses.

Conseil n°2 :
Réjouissez-vous des bons souvenirs qui vous animent lorsque vous écrivez. Prenez conscience de votre joie en expirant profondément et consciemment. Il est bon de dire " ah oui " en soupirant et avec un sourire ou de souffler un très long " mais, c'est bien ".

Conseil n° 3 :
Ayez le courage d'utiliser des mots chaleureux et personnels et exercez-vous ainsi à laisser parler votre cœur.

Vous trouvez l'idée belle, mais vous ne savez pas QUOI écrire concrètement ? Eh bien, comme le disait Johnstone : apprenez l'art de la communication.

Je viens de recevoir une carte postale d'une cliente de coaching. Ma joie est grande !

17
Dec 21

COMMUNIQUER #2 : Appui sur les carrières des femmes !

par Claudia Linker (Monnet)

Récemment, j'ai tenu une conférence pour la Nord-Ostsee Sparkasse à Schleswig.
Le Sujet : "Appui sur les carrières des femmes !".

Mon agenda en six points :

Oui, il y a des obstacles sur le chemin de la carrière qui ne concernent que les femmes.
La science aide à accepter les faits.
La science fournit également des approches valables pour un changement efficace.
Et la science met fin à l'idée selon laquelle les femmes ne doivent s'en prendre qu'à elles-mêmes.
Première conclusion : c'est l'ère des femmes. (Et cela s'explique essentiellement par des raisons purement économiques.) Profitons-en !
Deuxième conclusion : des stratégies de communication intelligentes nous y aident.

Une source importante et une recommandation chaleureuse : "Femmes invisibles" de Caroline Criado-Perez.

Ma présentation a été merveilleusement soulignée par les témoignages d'autres intervenantes, comme celui de Katrin Stieglitz, directrice du développement corporatif à la Nord-Ostsee Sparkasse.

Je me réjouis de recevoir votre message si vous souhaitez vous aussi encourager les femmes, avec la science et des outils de communication. Je vous dirai alors aussi pourquoi j'aime parler de Clara Schumann et de Fanny Hensel. Petit spoiler : Connaissez-vous Fanny Hensel ? Non ? justement !

26
Mar 20

COMMUNIQUER #1 : RÉPONSE CINGLANTE – RÉPONSE HEUREUSE ? ?

par Claudia Linker (Monnet)

SAVOIR RÉPLIQUER AVEC ESPRIT, VOIRE CONTRE-ATTAQUER, VOILÀ UN DÉSIR TRÈS RÉPANDU.

Lorsque nous nous sentons provoqués, voire aggressés verbalement dans une discussion, nous voudrions être "prêt à la contre-attaque". C’est le sens même du mot  allemand “schlag-fertig“. Ce désir d’avoir de la répartie dans la situation même, les personnes de tous les pays le connaissent. Mais l’aspect violent du mot allemand m’a fait jusqu’à présent refuser les demandes de conférences sur ce thème. Faites une recherche d'image pour "schlagfertig“. Et bien ? Exactement. Gants de boxe, poings, flèches d'orage partout. Pas étonnant, vu la signification des composants, le mot génère automatiquement l’idée d’être prêt pour le coup de poing, à en avoir l'impression de sautiller dans le ring. Mais le ring de boxe est bien le contraire d'une de mes deux préoccupations principales : la communication réussie.

C'est ce que j'expliquais aux femmes entrepreneurs de Schleswig, où je me suis exprimée le 5 février 2020 sur le sujet : "Vous avez aussi le droit de ne pas répondre parfois", ai-je dit. Une pause maintenue avec confiance reste la stratégie de communication la plus puissante.

Le désir de vivacité cache des besoins : Je veux être traité avec respect. Dans les conversations, je recherche l’esprit ouvert, l'attention sincère, la compréhension mutuelle et l'attention pour l'autre.

La contre-attaque verbale, c'est dire qu’il s’agirait de gagner ou de perdre, ça mène à l'escalation et à chauffer les esprits. Comment développer un concept plus harmonieux ? J'aime utiliser mon penchant pour les langues (voir aussi l'entrée de mon blog du 1er décembre 2015) et me demander : Quel est le mot dans les autres langues ? Quelles sont les associations qui y sont associées ?

L’anglais – to be quick-witted – est bien sympa – de répondre par une blague peut décoincer.
Mais c’est définitivement une expression française qui l’emporte : répondre du tac au tac.

Cette onomatopée de l’escrime transporte l’idée d’un combat, oui. Mais quand j'entends le son du "tac-tac", je peux presque voir l'élégance sur la piste devant moi : les escrimeurs dansant d'avant en arrière dans un rythme fou, menant élégamment le fleuret – et le "tac-tac" métallique. Il y a aussi l’idée d’esprit, de charme, de jeu. Personne n'est mis ko. Au mieux "touché". C’est en entrant en contact que vous gagnez en escrime. Oh oui, je préfère ça ! Charmant et désarmant. Ça sonne quand même mieux que "plein dans la tronche“, n’est-ce pas? Le désarmement verbal me semble être à l'ordre du jour dans de nombreuses circonstances. Plutôt être élégamment éloquent.

Bienvenue à la formation, pour qui voudrait pratiquer :
Placer des pauses avec confiance (et les soutenir !) est d'ailleurs un sujet abordé dans "La performance convaincante“ – un de mes séminaires.
Comment être charmant et désarmant est étudié dans "Convaincre – aisément“ – un autre de mes séminaires.

15
Sep 17

ÉLAN #5: STRATÉGIES ET STEVE JOBS

par Claudia Linker (Monnet)

JE DOIS VOUS FAIRE UN AVEU.

La stratégie énergo-cybernétique (EKS) selon Wolfgang Mewes, très réputée dans les pays germanophones, m’inspire bien dans mon travail, mais je ne la suis pas à la lettre. Je dévie même bien du schéma, je l’ai modifié, élargi, augmenté. Le but déclaré de EKS est de définir pour soi un domaine permettant d’aspirer à devenir leader du marché. Je questionne ce genre de buts, ma vision d’une vie comblée et épanouie dépasse les notions de marché. Aussi, je ne m’appelle pas Steve Jobs qui disait: "We are here to put a dent in the universe" - "Nous sommes ici pour cabosser l’univers." C’est une expression tellement violente que les traducteurs en langue française ont préféré adoucir et lancer la version "… pour laisser une trace…". Je comprends ce sentiment, préférant moi-même la voix basse et le développement prudent. "Circonspection" est un de mes mots favoris.

Ce n’est quand même pas par hasard, si je nomme Steve Jobs ici. Il a du être assez irascible. Bill Gates, me semble-t-il, est plus sociable et agit avec plus de circonspection envers autrui, ce que j’aime mieux. Mais Steve Jobs avait aussi ce côté enthousiasmant et je recommande vivement son discours à Stanford. Sans même le savoir, il vous explique avec poésie et émotion mes idées sur la planification stratégique! Il parle dans ce discours de nos convictions intimes à lui et à moi. Merci, Steve!

Il dit: "the dots will connect". Traduit librement, cela veut dire: les tesselles de ma vie formeront des liens, et ces liens porteront, si je ne ramasse que des tesselles qui me sont précieuses. Voilà la dimension que j’ajoute impérativement à tout accompagnement stratégique.

Dans ma vie, pendant longtemps, beaucoup de tesselles pourtant précieuses ont trainé sont faire de lien. Je les avais presque oublié. Le travail stratégique dirige le regard justement là, vers les tesselles presque oubliées: rendant visible ce qui sommeille en cachette, ce qui est apte à me nourrir, mais n’a pas encore été exploité. Le travail stratégique découvre et déterre les trésors enfouis.  

Pour moi, les tesselles enfouies couvrent trois grands thèmes:
Les langues.
Les arts et la culture.
La foi et l'apprentissage.

Les deux premiers étaient au centre de mes études et j’avais l’intention d’en faire ma profession. J’ai fait mes études en France dans le domaine des beaux-arts et je parle un tas de langues, plus ou moins bien. Puis, j’ai épousé un professeur d’université à Flensburg entrant en même temps et avec beaucoup de plaisir dans l’entreprise de conseil existante. 

Plus tard, j'allais retrouver ma foi chrétienne et cela pour raisons professionelles: par l'étude de la neurobiologie de l'apprentissage humain.

Les tesselles "langues" et "arts / culture" sont restées sans emploi pendant longtemps. J'ai trouvé très difficile, voire impossible, d'intégrer la référence à la foi. Je ne veux pas convertir quiconque. Je crois même (et pour des raisons neurobiologiques) que ce n'est absolument pas possible. Donc je n'ai même pas pensé que cette tesselle appartenait à ma mosaïque professionelle. Est-ce que cela a changé depuis la nouvelle orientation stratégique de notre boîte? La réponse honnête: pas pour le moment, en soulignant "pour le moment". Car ces thèmes ne sont clairement plus à l’arrière-plan. Une preuve: vous lisez ce texte en français.

Depuis quelques années, je fouine au moins en peu dans des textes divers en danois, anglais, français, italien, russe, espagnol. Depuis le départ, notre site web a été lancé en autres langues. Je ne parle toujours pas assez bien le russe. La traduction en espagnol est sur la liste des choses à faire. Peut-être que ça va marcher dans un avenir assez proche?

Pendant l'été de 2017, j’ai pu ajouter beaucoup de tesselles dans le domaine „arts et culture“. Pendant une semaine entière, j’étais à la documenta 14 à Cassel, exposition mondiale d’art contemporain.

Sur la photo en haut, vous voyez une sorte de mosaïque. Sur YouTube vous pouvez découvrir qu’elle est en mouvement. L’œuvre “The End“ de l’artiste grec Nikos Alexiou est inspirée d’une mosaïque de sol au monastère d’Ivirion sur le mont Athos. Ce que la vidéo ne montre pas: cette œuvre amuse les visiteurs! Ils se mettent dans la lumière, beaucoup se couchent même par terre. La majorité des gens restent pendant des minutes sous cette douche lumineuse.

Que les arts nous amusent, est-ce à favoriser, voire, à exiger? J’en parlerai davantage.  

28
Feb 17

ÉLAN #3: LE SENS DE LA VIE

par Claudia Linker (Monnet)

FAIRE UN TOUR! FAIRE DEMI-TOUR


J'étais déterminé à écrire. Cet article de blog. Le lendemain, c'est le mercredi des Cendres et officiellement le Carême chrétien commence. Le jeûne est une invitation à se libérer de quelque chose afin de devenir libre pour quelque chose. Management de changement à l’ancienne, pour ainsi dire. J’aime me faire accompagner dans le jeûne par le calendrier du projet œcuménique Andere Zeiten e.V. (cela signifie "temps autres", le site est entièrement en allemand). Le calendrier s’apelle „wandeln“ et ce mot allemand exprime deux choses:
1. déambuler
2. changer.
Jeûner, c’est faire ce double mouvement du corps et de l’âme, de bouger à l’extérieur comme à l’intérieur.

PLANS, OBSTACLES ET NOUVEAUX PLANS
J'étais donc très déterminé à écrire. Tôt j'étais au bureau et - - - - -
Le courant était coupé !
Il fallait vider les étagères pour atteindre les prises. Cela allait prendre du temps.  
Je ne pourrai pas écrire. Peut-être que je n’y arriverai pas jusqu'au Mercredi des Cendres. Alors l’accroche serait perdue. Trop bête!

D'un autre côté : Depuis combien de temps voulais-je vider la bibliothèque, la nettoyer à fond, la réorganiser? Je pouvais peut-être faire les deux: Un jour, mettre de l'ordre dans la bibliothèque. Rédiger l'article blog le lendemain. La décision était prise. Le soir, j'avais des courbatures.

LES PETITS VERS TOURBILLONS
Le petit ver tourbillon est une illustration ingénieuse de Maja Storch : elle représente ce que nous sentons dans nos "tripes", dans les régions cérébrales qui nous dirigent par les sentiments et non par le langage. Le tourbillon est d'humeur ou pas. S'il n'a aucun désir et qu'on le force, il se vengera. Toujours.
Le tourbillon de Wolfgang le séduit à laisser tomber.
Mon tourbillon à moi ne m'empêche pas de travailler. Il m'y pousse. Je suis plutôt du groupe Stakhanov. Dit Wolfgang.

Stakhanov était un travailleur modèle de l'éthique de travail stalinienne de l'Union soviétique. Jean-Jacques Goldmann le chante dans "Doux" comme le contraire du souhaitable : aimer ne se traduit pas par de la sueur, comme si on était un Stakhanov de la félicité, mais par la douceur.  Il a raison. Mon mari m'a donc déjà fait des compliments plus gentils. - Je ne veux pas être stakhanoviste, mais douce, sereine, amicale, détendue, patiente, posée ; la plupart du temps.
Mais quelle est la phrase que ma mère me répète encore aujourd'hui, alors que j'ai 50 ans ( !), et de manière régulière :

NE T'ÉPUISES PAS!
Il y a près d'un quart de siècle, Wolfgang et moi avons commencé à nous intéresser sérieusement à l'efficacité de l'apprentissage. Pendant deux bonnes années, nous avons renoncé à faire du chiffre. Au contraire, nous avons dépensé beaucoup d'argent pour les voyages et la recherche. Ce n'était pas vraiment prévu pour si longtemps. Mais cela a été le cas et c'était merveilleux : nos activités actuelles, nos publications, la qualité de nos conseils, rien de tout cela aurait été possible sans le fondement de ces années. Nous sommes devenus des experts en AL (Accelerated Learning) et en communication par impulsions (Communicative Micro Patterns). Le surmenage ne réside jamais dans l'acquisition ou le développement continu d'une expertise. Au contraire, apprendre est un élixir de vie.

CE QUI ÉPUISE, C’EST L'ANXIÉTÉ.
À la suite de ces deux années de recherches et de dépenses, nous traversions un long, très long temps de vaches maigres : trop peu de gens voyaient immédiatement les avantages de nos offres et étaient prêts à payer pour nos services.
Je connais bien les périodes difficiles, depuis l'enfance : Mon père avait toujours été malade. Il es mort très jeune, ayant survécu de six semaines sa désintoxication tardive. Que six semaines. Je venais d'avoir 15 ans.
Quelques mois plus tard, je partais en France pour un an à l'étranger. Je ne parlais presque pas français : c'était ma troisième langue et les cours avaient à peine eu lieu en raison d'un manque de professeurs. Les correspondances m'avaient aidé dans la préparation, mais m'avaient peut-être aussi amené à me surestimer. Parce qu'un de mes correspondants m'a demandé le jour de mon arrivée, à la première récré: "Quel est pour toi le sens de la vie ?" Après m’être bien cassée la tête, je pouvais lui donner une réponse.

JE VEUX POUVOIR MOURIR CHAQUE JOUR ET DIRE QUE C'ÉTAIT BIEN.
Ça avait sûrement l'air plutôt intelligent et calme. L'impression était trompeuse ! En fait, je disais :
Peut-être que je vais mourir aujourd'hui.
C’EST POURQUOI je dois tout donner tous les jours.
C’EST POURQUOI je n'ai pas une seconde à gaspiller.

Ce n'était pas un mode d’emploi pour être doux, joyeux, amical, détendu, patient, calme.
C'était un mode d’emploi stakhanoviste d’'auto-exploitation.
Une attitude craintive. Apte à couper le souffle.
Je ne veux pas être comme ça.
Je ne suis plus comme ça (la plupart de temps).
Nos recherches changent notre façon de travailler. Et nous-mêmes. Le processus est en cours !

La méthode du Accelerated Learning est synonyme d'apprentissage réussi, dans le sens de bon et profond. Les conditions préalables de base sont les suivantes : être attentif dans la détente, dans la joie, avec charité et amour-propre, garder CONFIANCE !

C'est pourquoi je rejette le terme "accéléré" par rapport à "apprentissage". Il ne s'agit pas d'accélérer. Il s'agit d'activer les conditions de base (la motivation intrinsèque, si vous voulez). Je dis „apprentissage activant“.

Ouais, peut-être que je vais mourir aujourd'hui.
C’EST POURQUOI je cherche à savourer chaque jour, dans la gratitude, même dans l'épreuve, petite ou grande.
C’EST POURQUOI j’ai commencé par réorganiser la bibliothèque. Mais il reste encore beaucoup à faire.
C’EST POURQUOI j'ai écrit cette entrée du blog.
Si je meurs aujourd'hui, je pourrais dire merci pour cette vie qui m'a été offerte. (Mais je préfère un jour plus lointain.)
Si je ne meurs pas aujourd'hui, je dirai merci pour cette vie qui m'est offerte.

Quelle idée vous attire le plus ? Attention? Détente? Joie? Charité? Amour-propre? Confiance?
Nous serions heureux d'en parler avec vous.

30
Oct 16
Kahneman Système 1 Système 2 vitesses de la pensée

ÉLAN #2: PRENDRE DU RECUL

Par Prof. Dr. Wolfgang Linker

SANS RECUL, PAS DE VISIONS. SANS VISIONS, PAS DE STRATÉGIE.

Le défunt chancelier Helmut Schmidt disait une fois: “Que les personnes ayant des visions consultent leur médecin!“ Et bien, là se trompait ce grand et vénérable homme de l’histoire allemande contemporaine. Les visions ne sont justement pas des délires malsains, mais des guides importants. Ou bien ne se trompait-il pas? C’est bien vrai: Les entrepreneurs, les directeurs et tous ceux travaillant à leur compte ont souvent besoin d’un médecin pour exciser le tissu des pensées irréalistes et pour chouchouter le tissu des visions à la fois désirables et réalistes.

Les illusions et les visions divergent à trois niveaux: contenu, motivation et stratégie.

#1 CONTENU:
Si j’avais pour but de faire un jour parti du cercle des lauréats d’un prix nobel, ce serait une fantaisie irréaliste. À 75 ans, je suis déjà hors garantie: hors de la garantie d’avoir les forces pour réaliser des recherches de longue haleine, par exemple.
Les visions saines donnent donc une réponse à cette question: quel but puis-je concrètement atteindre?

#2 MOTIVATION:
Je peux faire un tas de choses pour rester en forme malgré mon âge. Avec emphase sur “faire“. Il faut la volonté d’agir, donc: une motivation. Voilà la deuxième différence entre illusions et visions.
Les visions saines donnent donc également réponse à la question: en quoi serait-il séduisant de concrètement atteindre un but donné?

#3 STRATÉGIE:
La troisième divergence se manifeste dans un plan prometteur de succès.
Les visions saines donnent donc en plus réponse à la question: précisément comment puis-ja atteindre le dit but séduisant?

Sitôt dit, sitôt fait? Non! Depuis des années, j’ai bien en tête que je pourrais faire un tas de choses pour rester en forme bien qu’étant “hors garantie“. J’ai aussi en tête: Il me serait possible de terminer mon deuxième livre sur la communication aux deux tiers achevé, qui dorlote depuis presque deux ans dans mon tiroir. Côté contenu, motivation et stratégie, tout devrait être clair. Devrait. Il manque pourtant quelque chose d’élémentaire. Une quatrième prérogative. Le jeûne et la rando lui fraient le chemin: Il faut de la distance par rapport aux visions.

Avec de la distance et avec de la distance seulement nous sommes capables de voir clair. Car nous sommes enclins à avoir une bien trop grande confiance en nous-mêmes. Tous. Tout le temps. Ni âge ni sagesse ne nous protègent. Le psychologue Daniel Kahneman l’a tellement bien prouvé que ça lui a mérité le prix Nobel en économie. (Son livre “Système 1 / Système 2 : les deux vitesses de la pensée“ est fort recommandable, mais bien gros aussi. Pour ceux qui n’ont pas envie de lire 500 pages: La troisième partie porte sur … oui … exactement: l’excès de confiance en soi. Et elle ne compte que quelques 65 pages).

Un excès de confiance en soi, ça ne paraît pas bien sympa. Et bien, c’est pire que ça: l’excès de confiance nous empêche de même prendre en considération d’autres points de vue - surtout s’ils semblent être contre nous ou s’ils sont pessimistes. L’amour rend aveugle. L’avidité l’emporte sur la raison. Correct? Correct!, dit Kahneman de manière un soupçon plus scientifique: la perception externe n’a pas la moindre chance contre la perception interne. Les visions divergent donc des illusions aussi par le …

#4 RECUL:
Les visions saines donnent réponse à la question: comment puis -je prendre le recul nécessaire pour pouvoir penser aussi objectivement et stratégiquement que possible?
Et nous voilà de nouveau au jeûne et à la rando et à mes deux buts stratégiques personnels:
rester en forme.
écrire mon livre.
Nous quittions notre bureau et par cela notre travail à la fois silencieux et exécuté en position assise.
Nous allions à l’île de Sylt.
Nous profitions des randos journalières pour parler de tout et de rien avec plein de nouvelles connaissances.
Nous profitions des temps de repos pour notre plannification stratégique - dans un état physique et mental inhabituel.
Ça, c’est du recul!
Et surprise:
Au fil de jours, je gagnais une vue fraîche et inspirée.
Je voyais ce qui m’avait échappé.
Je me posais des questions nouvelles et différentes.
Je ressentais en même temps, et avec joie: Je suis sur la bonne voie.
Je vérifiais mes idées, en parlant avec ma femme qui sait écouter, m’approuver, me contredire, et me faire réfléchir. 

En plus, je trouvais de nouvelles sources “nourrissantes“: tous les soirs, les petites conférences sur la santé m’offraient une foison d’informations, entre autres sur la nourriture et ses composants. Mais surtout, j’entendais de nouveau ce que j’avais lu 1000 fois, jugé juste aussi 1000 fois et écarté de mes idées au moins 1000 fois: Je me fait tort à moi-même avec ma perception interne: “Toute activité physique est pénible et superflue“. Jusque-là, ça n’avait servi à rien. Même les plus raisonnables des perceptions externes n’avaient réussi à me faire “tenir le coup“. Mais cette fois, les conseils venaient vers moi dans une situation absolument nouvelle: à la suite de randos aussi dures physiquement que satisfactrices psychiquement et à la suite d’un temps de réflexion porteur de beaux fruits. Ça calmait mes réticences.

Je suis maintenant fier propriétaire d’un caddie et je fais nos courses à pied. C’est une demi-heure d’exercice physique qui est faisable, même à la longue. En plus, je me suis remis à mon livre. Dans un coin tranquille, installé exprès pour avoir le retranchement qui m’est nécessaire pour écrire. 

En fin de compte, Helmut Schmidt avait quand même raison: J’avais eu besoin de “soutien médical“, par Kahneman, les conférenciers, et ma femme. 

De quel “médecin“ avez-vous besoin pour que vos illusions se transforment en visions? On en parle, vous et nous?

02
Aug 16

ÉLAN #1: JEÛNE - RANDO - STRATÉGIES

par Claudia Linker (Monnet)

Pendant un temps, on ne mangeait rien. Rien du tout. En récompense, on marchait par tous les temps, entre 12 et 15 km par jour. Et nous en profitions pour notre planification stratégique annuelle. Aussi, nous pensons que c'est une manière de faire suffisamment astucieuse pour vour recommander de la copier: faire des planifications stratégiques annuelles ET participer à une retraite de jeûne-rando. Au retour de la belle île de Sylt, nos sacs à dos était pleins à craquer de résolutions très précises, et jusque là, elles semblent fructueuses. Aussi et surtout celles portant sur les projets professionels.

Autant que l'on sache, personne à ce jour n'offre des séminaires de jeûne et randonnées en combinaison avec la planification stratégique. Mais peut-être voudrez-vous profiter de cette série d'articles, pour vous fabriquer votre propre plan stratégique, avec ou sans jeûne (et / ou rando). Ou vous nous contactez pour profiter de nos services. Nous serions enchantés.

"Que voulons-nous (continuer à / commencer à / vraiment) faire concrètement, comment et pourquoi exactement?", cette question demande absolument à être posée et recevoir des réponses. En 2015, c'était même plus important pour nous, entre autres, parce Wolfgang approchait de ses 75 ans à grands pas. Tout doucement l'âge le faisait dire plus souvent, qu'il lui faut peu pour être heureux. Une autre raison pour l'importance plus grande en 2015 de faire des plans stratégiques, était que Claudia avançait à pas tout aussi grands vers sa cinquantaine. Pour elle, à cet âge, se contenter de peu pour être heureux serait à définir moins selon l'ours Baloo et davantage selon la panthère noire, Bagheera.

Notre désir était donc de mettre en équilibre ces deux phases de la vie différentes - et d'aligner notre entreprise en accord avec cet équilibre. C'est ce que nous avons fait. Il nous a fallu 3 à 6 heures pendant quelques mois pour réfléchir, écrire, discuter, décider, rejeter, focaliser. Puis, nous avions un joli petit plan stratégique, qui nous a étonnamment bien réussi grâce à un mélange d’application, de chance et de coïncidences. 

Maintenant, en été 2016, il était donc temps pour un bilan intermèdiaire: Qu’avons-nous pu réaliser - ou pas? Pourquoi? Quelles conséquences pour la route à suivre voulions-nous tirer de nos succès comme de nos échecs? 

Ceci étant, le calendrier était chargé, ce qui est bien, en principe, mais aussi porteur du danger de faire passer l’urgent devant l’important - et de rendre impossible par ce fait tout travail stratégique. Nous prenions donc la décision de bloquer une semaine de retraite concentrée - ce qui était tout juste faisable.

En même temps, nous prenions la décision de passer cette semaine à jeûner. En même temps, parce que nous savions déjà: le vrai jeûne est forcément un temps de réflexion intense, de vérification, de réagencement. Aussi: Oui, jeûner signifie vraiment de ne rien manger. Au moins rien de solide. Sauf si l’on compte le persil sur le bouillon léger servi le soir parmi la nourriture solide. Nouveau pour nous était la combinaison avec la rando, donc, avec du mouvement, vraiment beaucoup de mouvement. A peu près 4, 5 heures par jour. Par tous les temps. Et tous les temps, c’était vraiment tous les temps, sur notre belle île de Sylt, en juillet 2016. Jusque-là nous étions allés dans un monastère pour jeûner. Là aussi, il fallait bouger, mais bien moins. Claudia aimant particulièrement plonger dans la méditation monastique, elle craignait cette fois ne pas trouver assez de silence et de calme avec toute cette bougeotte. Le contraire s’avérait vrai. 

Qu’y a-t-il donc dans notre sac à dos remplis de plans précis? Nous en parlerons ici, petit à petit. Disons ceci, pour aujourd’hui: la planification stratégique nous met en contact avec ce que nous voulons vraiment - ou pas. Elle interrompt les habitudes et les questionne. Elle libère de fausses contraintes et ouvre la voie aux intérêts véritables. „Planification stratégique“ peut être remplacé par „jeûne“ ou „rando“, voire même par „jeûne et rando“. 

Curieux d’en savoir plus? Au plaisir!